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d’alfred johannot.

Mais à présent que son frère est mort, à présent qu’il a perdu cette belle et sérieuse moitié de son âme, de son esprit, de son intelligence et de son cœur, à présent qu’il n’aura plus à ses côtés ce bienveillant regard, cet énergique conseil, cette ombre silencieuse et calme de son talent, cette approbation éclairée, ce critique juste et loyal, cet ami qui était le meilleur des frères et ce frère qui était le plus excellent des amis, comment donc va faire Tony Johannot ? comment pourra-t-il réparer cette perte irréparable ? Hélas ! de ces deux frères, celui-là qui est mort et celui-ci qui est vivant, celui-ci qui penche la tête et qui passe devant son peintre ordinaire comme passerait une froide statue couchée sur un tombeau, et celui-là retenant ses larmes et qui fait un dernier portrait de ce qu’il a tant aimé, croyez-moi, ce n’est pas celui qui est mort qui est le plus à plaindre des deux.

Ah ! la mort est impitoyable ! elle arrête en