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les deux frères

qu’eux aussi peut-être ils pourraient se graver à leur tour. Leurs profondes et tenaces études avaient été interrompues même par leurs travaux les plus intéressants. Dès qu’ils eurent un peu de loisir, toutes leurs études passées se retrouvèrent, et ils se dédommagèrent amplement de tant de veilles, de tant de nuits de travail, de tant de regrets amers, de tant de travaux stériles et sans gloire : ils furent peintres avec passion des qu’ils furent assez riches pour obéir à leur passion, ou, pour mieux dire, à leur vocation d’artistes. Une circonstance très-heureuse dans leur vie vint leur donner le moyen de réaliser leur beau rêve d’autrefois ; cette circonstance la voici. L’homme qui a le plus amusé le monde, cet homme qui vient de mourir en Angleterre comme Goëthe est mort en Allemagne et Cuvier en France, afin que ces trois grandes patries de la pensée et de l’art tombassent le même jour au même déplorable niveau, Walter Scott avait jeté en France un assez grand