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alfred et tony johannot.

dans tout leur éclat ; Bonaparte faisait pour les peintres de son temps ce qu’Alexandre avait fait pour les peintres passés ; seulement c’étaient d’autres batailles, c’étaient d’autres conquêtes, c’était une autre atmosphère de fumée et de feu, et de remparts croulants ; que vous dirai je ? c’était la bataille d’Eylau, c’étaient les pestiférés de Jaffa ; c’étaient ces grandes toiles où vous entendez les cris de deux armées, où vous assistez à la lutte des deux principes qui se partagent encore le monde. Figurez-vous deux pauvres petits Allemands de dix ans, artistes dans le cœur, qui se trouvent jetés là et sans transition devant M. Gros et Bonaparte : quel étonnement dans leur âme ! quelle admiration dans leur esprit ! quelle sympathie dans leur cœur ! comme ils ont dû ouvrir leur âme et leur pensée à cet éclat, à ces noms sonores, à cette gloire immense qui débordait et se faisait jour de toutes parts. C’est qu’ils étaient véritablement de grands artistes, ces