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le livre

rêveuse et indifférente à toutes choses, commence à songer qu’elle est attendue par la fête de chaque soir. Ce jour-là je profitai tout de suite de mon indiscrétion bien involontaire : Mme Prevost ne songea pas à me dire, comme c’était sa coutume : Allez-vous-en ! et je devins ainsi le témoin et presque l’acteur d’un petit drame, que je puis vous raconter sans remords puisqu’il n’est pas écrit dans le livre de Mme Prevost.

D’abord entra dans la boutique un grand homme de quarante ans à peu près, haut en couleurs, dandy manqué, qui, pour être un dandy, avait été obligé de revenir sur ses pas ; si bien qu’il portait gauchement ses cheveux, ses gants et sa canne ; du reste assez beau pour un Parisien de la province qu’il était.

— Vous porterez, dit-il sans saluer, un bouquet à madame de Melcy, rue … et hôtel …

En même temps il jetait brusquement deux pièces de 5 francs sur la table de Mme Prevost.

Mme Prevost suivit cet homme des yeux