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le livre

Halle. — Et puis elle disait en riant : « Regardez-moi cette pluie de fleurs ! »


N’était pas admis qui voulait, je ne dis pas à l’intimité, mais seulement à la familiarité de cette aimable femme. Il est vrai que son parterre était ouvert à tous, mais là s’arrêtait le droit commun. On entrait, on achetait, on demandait à Mme Prevost un conseil, qu’elle ne refusait jamais ; après quoi il fallait sortir nécessairement et faire place, non pas à d’autres acheteurs, mais à un autre acheteur, car la boutique ne contenait qu’une seule personne. Mme Prevost n’aimait pas qu’on achetât ses fleurs en public ; elle disait que le choix d’un bouquet est déjà un mystère, et que c’était ôter à la fleur tout son parfum que d’en faire un présent banal. Elle ajoutait : « Ne me parlez pas de ces gros hommes qui achètent un bouquet pour leur maîtresse comme ils achèteraient un melon pour leur ménage ! Un homme arrive au coin d’une rue,