blématique que, sur les derniers temps de sa vie, elle avait inventé la plus malicieuse épigramme qui se soit jamais faite contre MM. les comédiens des deux sexes : elle prenait un paquet de foin, et elle dissimulait ce foin par quelques fleurs à vives couleurs ; elle faisait ainsi une espèce de bouquet qu’elle appelait des bouquets comiques. « Cela est très-bon pour jeter à la tête de ces messieurs et de ces dames, disait-elle. Quelle profanation, jeter de véritables fleurs à des êtres pareils ! abuser ainsi de la rose, profaner ainsi le camélia ! flétrir ainsi sans pitié ces doux trésors ! et pourquoi ? pour une roulade, pour une bouffante, pour une tirade ! Non, messieurs, je ne serai pas la complice de ces profanations. Vous aurez du foin, et, comme dit le proverbe, je mêlerai pour vous l’utile à l’agréable. » Ainsi elle parlait. Et rien en effet n’était amusant comme de la voir composer ses bouquets comiques avec du foin, de la luzerne, du cresson et quelques grossières fleurs achetées à la
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de madame prevost.