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georges sand.

mille, et ne se trouvant jamais bien ni ici ni là ; trop grande à la fois et trop peu forte ; pauvre âme qui s’inquiète même dans son triomphe, nobles yeux qui ne peuvent pas pleurer, noble cœur qui se dévore lui-même, n’ayant pas d’autre pâture à dévorer ! Et quelle place dans le monde lui peut-on faire à cet ardent esprit qui aborde sans peur les sentiers les plus difficiles ? où voulez-vous qu’elle aille dans ce monde, cette femme, maintenant qu’elle s’est tracée une si large voie ? Le sentier de Georges Sand ne ressemble pas mal à ces restes de voies romaines bâties par les géants et qui ne conduisent à rien, pas même au précipice. Cet esprit qui pouvait aller à tout, comme tous les esprits qui ont de la volonté et du courage (voyez plutôt M. Thiers), il est arrêté de tous côtés par un mur d’airain infranchissable. Que faire ? que devenir ? toutes les routes sont fermées à Georges Sand : elle est femme ! — L’arène est ouverte, toutes les passions sont déchaînées ; aujour-