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à charlet.

regardes dans la glace, n’es-tu pas honteux de ton personnage et de ton air dur pour ces enfants, ta création ? T’es-tu donc figuré qu’il n’y avait dans la vie d’un enfant que ceci : Apprendre à lire ! Ô quelle erreur, mon pédagogue ! quel crime, mon bon père ! Que diable voulez-vous que vos enfants deviennent s’ils savent lire ? Voici encore un enfant que vous faites ! L’enfant n’est pas plus tôt fait que vous le placez entre les genoux d’un vieillard qui lui apprend à lire. Mais, encore une fois, vous perdez cet enfant, cruel Charlet ; vous lui abrutissez l’intelligence, vous déformez cet esprit si naïf et si jeune ! Charlet, Charlet ! il en est temps encore, c’est à peine s’il sait épeler votre nouvel enfant : arrachez l’alphabet des mains de cet enfant, rendez-le à ses jeux folâtres, prenez pitié de lui, Charlet !

Prenez pitié de lui ! essayez de ne pas lui apprendre à lire. Quand il saura lire, qui vous dit, Charlet, qu’il sera assez sage pour ne jamais ouvrir un livre ? et s’il ouvre un li-