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georges sand.

sortes d’invocations et de lâchetés, apparaît, chaque fois qu’il y a une fortune à faire et à enorgueillir, dans le réduit le plus caché ; elle tombe sur la victime comme le vautour sur la colombe ; elle va trouver l’homme le plus inconnu, et aussitôt elle l’entoure d’une auréole toute-puissante qui le fait reconnaître et louer dans la foule. La réputation littéraire c’est la fortune, c’est la puissance, c’est le crédit ; ce sont les flatteurs le matin, à midi et le soir. Georges Sand fut donc saisi tout d’un coup, et emporté tout d’un coup dans ce tourbillon des admirations, des flatteries, des médisances, des calomnies et des séductions parisiennes ; il fut la grande énigme, la grande occupation, la grande autorité de huit jours ; on le cherchait en tous lieux, à toutes les heures, et sous tous les costumes. On le découvrit enfin qui lisait les livres de Benjamin Franklin et les vers de nos poëtes fugitifs, le tout sans rire. On le vit : on l’admira ; on l’entendit parler : on l’admira encore.