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georges sand.

d’un coup et s’écrie : Me voilà quand la pauvre Indiana n’a plus d’espoir en ce monde. C’étaient autant de créations !

Après Indiana parut Valentine. Cette fois le style de l’auteur avait encore grandi ; ce style, déjà viril, avait encore plus d’éclat, plus de transparence, et en même temps plus d’abandon. Valentine, c’est encore l’histoire d’une femme que le mariage a perdue et déshonorée, comme tant d’autres femmes sont perdues et déshonorées par le célibat. Ce livre, dont le but est le même qu’Indiana, vit surtout par les détails, qui sont pleins de grâce, de naïveté et de charmes. On ne saurait croire quel merveilleux parti le romancier a tiré du Berry, la plus triste et la plus ingrate de nos provinces. Il y a telle scène dans ce roman, par exemple la scène de la prairie, quand ces trois femmes, placées à distance, mais dominées toutes trois par le même rayon de soleil et par la même passion du cœur, viennent à s’éprendre pour le même homme, qui