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étienne béquet.

succomba dans ce procès. Cependant Béquet s’en allait en répétant comme Cicéron : Totam Grœciam conturbavi. Il se consolait de tout, et même de n’être pas en prison, avec une citation latine. Bientôt après, la prophétie fut cruellement accomplie ; le malheureux roi fut répété par l’Europe consternée. Ceci soit dit à la louange d’Étienne Béquet : il a formulé le dernier anathème de cette révolution qui s’avançait, il a trouvé le mot qui résume le mieux ce règne d’un moment dévoré de toutes parts, il a écrit la première ligne de la révolution de Juillet. — Oui, lui-même, Béquet, un enfant de ce feuilleton !

Que pensez-vous qu’il ait fait ensuite ? Quand sa prophétie se fut accomplie, l’a-t-on vu se mêler à la foule des vainqueurs ? s’est-il fait une place bien haute parmi les places vides ? a-t-il marché vers cette puissance nouvelle à laquelle il avait donné un de ces grands coups de main irrésistibles ? Non : il s’est effacé pour laisser passer les nouveaux venus.