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étienne béquet.

à la comédie de M. Scribe, qu’il trouvait ingénieuse, et, c’était son expression, suffisamment écrite. Même le prospectus des œuvres de M. Scribe, c’est Béquet qui l’a écrit, et je ne crois pas que dans sa vie il ait jamais donné à personne une plus grande preuve de dévouement.

Pour ce qui regarde les artistes il avait des opinions non moins arrêtées. Il avait été l’ami de Talma, il était resté l’ami de Mlle Mars, qui certes ressentira un vif chagrin quand elle le saura mort, elle absente. Hors de ces deux grands talents, l’honneur de notre scène, il ne reconnaissait pas de talent. Cette nature outrée et violente introduite au théâtre comme la conséquence inévitable de tous les désordres poétiques lui causait un invincible effroi ; il ne comprenait pas, tout en reconnaissant leur mérite, ces comédiens qui se prennent au collet les uns les autres, et qui meurent en hurlant dans une mare sanglante comme des bœufs à l’abattoir. Quant aux pauvres