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étienne béquet.

un regard de pitié et de respect. Donc, merci mon père ; et disant encore la prière des agonisants dans Horace ; le voulez-vous ?

Sorti du collége, on peut le dire, tout couvert de lauriers, la plus belle carrière s’ouvrait devant les pas de ce jeune homme. Il appartenait à une famille riche et considérée ; son père, homme exact et correct, n’avait rien épargné pour lui aplanir toutes les voies qui mènent aux honneurs. On voulut d’abord faire étudier les lois à ce jeune homme, mais là se présenta une difficulté insurmontable : cet esprit si net ne put rien comprendre à ces formules toutes nouvelles, à cette science inconnue. D’ailleurs Voltaire, J.-J. Rousseau, Diderot lui-même s’étaient emparés de cette jeune tête, non pas de cette façon volcanique qui jette d’abord feu et flamme et qui s’apaise bientôt sous le souffle desséchant de la réalité, mais de cette façon, bien autrement dangereuse, à l’usage des esprits droits, nets, fermes, logiques, et qui se méfient de l’en-