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étienne béquet.

et si précieuse que la visite qu’a reçue ce pauvre Étienne à son lit de mort. Il y a huit jours il était sur son lit, toujours calme et serein, et avec ce sourire si naturel que nous savons, quand la porte de sa chambre fut ouverte par une main tremblante. Savez-vous qui entrait ainsi chez notre ami ? C’était son vieux professeur, ce savant Planche, un des restaurateurs de la langue grecque parmi nous. Le bon vieillard venait de bien loin pour embrasser une dernière fois son cher élève. Que de larmes mal arrêtées dans les yeux du digne homme ! quelle douleur mal dissimulée dans son âme ! Voilà donc où en était arrivé ce jeune homme tant aimé ! le voilà donc sur ce lit de douleurs, le pauvre enfant élevé avec tant de sollicitude ! Lui, cependant, notre pauvre Étienne, il était heureux de revoir son vieux maître, il se félicitait de le retrouver si bien portant ; et, avec cette intelligence élevée qui ne l’a jamais quitté, il s’est mis à le consoler en lui citant des vers de Virgile