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étienne béquet.

littéraires, à ces langues savantes de la double antiquité dont la France impériale avait à peine appris le patois dans ses conquêtes. C’est une justice qu’il faut rendre à ces jeunes esprits échappés à cette gloire meurtrière : ils ont compris à merveille et tout d’abord le devoir que leur imposait ce bonheur inespéré. Recomposer lentement l’illustre passé de la France, revenir avec amour à ces grands poëtes délaissés, rendre un culte public aux anciens dieux littéraires, sauter par-dessus la France impériale, l’effacer du livre des nations écrivantes pour revenir aux deux grands siècles : le siècle de Louis XIV, voilà pour le goût ; le siècle de Voltaire, voilà pour la pensée ; et, une fois dans cette position formidable, repousser par le dédain, par le silence, par l’ironie les novateurs passés ou présents, telle a été la tâche constante et courageuse de cette génération trop peu nombreuse. Malheureusement, pour accomplir de plus grandes choses, cette génération toute nouvelle