Page:Janin - Les catacombes, tome 4.djvu/179

Cette page a été validée par deux contributeurs.
174
les mémoires

tre impitoyable empereur faisait un soldat à l’âge où tous les hommes prennent leur retraite, ce malheureux sans asile, sans amis, sans famille, qu’un despote sans cœur envoyait, à la suite de ces jeunes soldats, mourir dans sa lourde armure, dans quelques contrées lointaines voisines des glaces où Ovide expira, le croirais-tu, Sextus ? c’était le plus grand, le plus illustre, le plus généreux poëte de la ville de Rome, c’était Juvénal !

À la vue de cet homme, l’honneur impérissable de notre siècle, partant pour l’exil à cet âge et dans cet appareil, je me pris à pleurer, et à remercier les dieux qui m’avaient donné loin de Rome les campagnes qui me restaient.