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de martial.

Soracte, chanté par Horace et couvert de neiges ! Voilà ces fertiles coteaux que préfère Bacchus aux collines de Nisa ! Naguère sur ces montagnes les satyres formaient les danses rapides ; c’était la Demeure de Vénus plus encore que Lacédémone ; Hercule a passé sur ces sommets ; la flamme a tout détruit, et cependant déjà tes pampres reverdissent !

Adieu, portiques ! adieu, musées ! adieu, bibliothèques retentissantes ! adieu les bains ! adieu la place publique ! adieu les belles courtisanes ! adieu la conversation légère, la lutte poétique ! adieu le théâtre, le Cirque, le Capitole ! adieu le palais de l’Empereur ! adieu Rome entière ! J’ai assez vécu de cette vie retentissante et agitée, mêlée de passions et d’angoisses, de succès et de revers, de consolations et de désespoirs, de bienfaits et de despotisme. Maintenant je ne serai plus le jouet du hasard et du vent qui souffle ; maintenant l’inspiration me viendra à mes heures, je serai poëte à mes heures. Je dirai comme