jeté dans un coin de la chambre jusqu’à ce qu’il fût parti, écu par écu.
Ce premier roman, Rose et Blanche, ressemble tout à fait à un livre qui serait écrit par deux plumes différentes et dont l’alliance était impossible ; on dirait deux écrivains d’une école opposée, réunis par le hasard, séparés par la pensée aussi bien que par le style, et qu’un lecteur un peu exercé ne saurait jamais confondre : l’un clair, correct, élégant, mais calme, doux, paisible, honnête, retenu, ayant peur de tout ce qui lui semblait hasardé ; l’autre, au contraire fougueux, bouillant, osant tout et ne s’arrêtant guère que devant le barbarisme, par un merveilleux instinct de grand écrivain. C’est en effet une chose étrange qui embarrassera très-fort les critiques à venir quand on leur dira : Voici un livre écrit par un homme et par une femme : dites-nous quelles sont les pages écrites par celui-ci et quelles sont les pages écrites par celle-là. Et aussitôt les Saumaises futurs se mettront à