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de martial.

que c’était là une Espagnole ? Il y avait dans toute sa personne quelque chose de si exquis, de si délicat, de si reposé à entendre la perfection de cette langue romaine qu’elle parlait dans toute sa pureté, Rome l’eût saluée comme née dans ses palais ; elle n’avait son égale ni au milieu du quartier de Suburre ni près du mont Capitolin, les plus beaux quartiers de la ville. Personne plus que cette femme ne méritait d’être Romaine ; mais aussi, grâce à elle, j’ai supporté sans trop d’efforts mon exil volontaire loin de Rome ; seule elle est pour moi Rome tout entière.

Le lendemain de ce triste jour je la vis entrer dans ma demeure. Sa démarche était calme, son visage était tranquille ; il y avait dans son regard je ne sais quel orgueil, mêlé d’une tendre bienveillance, qui commandait l’amour et le respect. — Martial, me dit-elle en me tendant la main, mon cher compatriote, il y a longtemps que je vous aime et que je vous ai pris en pitié. Je sais par