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les mémoires

Domitien. Il fallait bien lui payer, hélas ! par ma honte, cette maison sans eau, sans fruits et sans ombrages que m’avait donnée son avarice. Le livre neuvième est écrit avec un soin bien rare pour un improvisateur comme je suis. Le livre dixième, au contraire, a été dicté avec une précipitation sans exemple, et j’ai été obligé de l’écrire plusieurs fois. Quand parut le onzième livre, il eut d’abord peu de retentissement, car il vit le jour au moment où Rome entière était partagée entre deux coureurs de chars, Scarus et Incitatus. Le livre douzième a été rêvé au milieu des tièdes félicités et du pesant ennui de la province, heureux et malheureux à la fois de ma position présente, étonné et regrettant d’être riche, appelant, mais en vain, les grâces, l’esprit, l’intelligence qui m’entouraient dans mes beaux jours de poésie et de misère. Il y a encore dans mes œuvres plusieurs poésies, bien différentes de ton et d’allure, qui échappent à la critique. En un mot, on pourrait