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de martial.

bords du Rhin n’ont pas une plus longue chevelure ; elle avait l’haleine suave des roses de Pestum ; de sa peau s’exhalait les vapeurs du safran qu’une main brûlante a froissé. Elle est morte ; et, pendant que son mari comptait les deux cent mille sesterces dont il héritait, je m’écriais : « Plus d’amour, plus de joie, plus de fêtes, plus de bonheur pour toi, Martial ! »

Que j’en ai vu mourir ainsi, les plus beaux et les plus belles ! Saloninus, ombre irréprochable ; Claudius, l’affranchi de Mélior, les regrets de Rome entière, enseveli sur la voie Flaminia, esprit vif, pudeur innocente, rare beauté ; le jeune Entichus, misérablement noyé dans le lac Lucrin, ou plutôt emporté par des Naïades amoureuses.

J’ai adressé un de mes livres à l’un des plus élégants patriciens de la ville, mon ami Rufus Camonius, qui s’en fut chercher en Cappadoce les cendres de son père. Un de mes plus chers familiers était Paullus ; je lui envoyai ces vers aux kalendes de décembre : « Cher