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de martial.

société romaine ; j’en ai raconté à fond tous les vices, toutes les débauches, tous les adultères cachés ; il ne s’est pas dit un bon mot dans toute la ville de Rome dont je n’aie fait sur-le-champ mon profit ; j’ai été l’écho bruyant et goguenard de la conversation journalière des enfants de Romulus. C’est ainsi que pas un nom de quelque valeur ne manque dans mes vers. Je n’épargne personne ! M’ont-ils donc épargné, ont-ils eu pitié de moi, tous ces favoris de la fortune ? Grâce à moi, toute cette petite histoire de la grande société romaine est aussi immortelle que les hauts faits du premier César racontés par lui-même : j’ai découvert que Gellius pleurait son père en public, mais seulement en public ; que Daulus, avant d’être médecin, avait porté les morts ; que la coquette Lesbie ne fermait jamais sa porte, même quand elle devrait le plus la fermer ; que Névia trompait en riant son cher mari Rufus ; qu’Églé n’avait plus de dents, Lycoris plus de cheveux ; que Corbia-