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ALBERT DURER.

sance cette nombreuse famille, et s’en occuper avec tant de minutieux détails. Quand Albert Durer a nommé, après son père, tous ses frères et sœurs, il reprend son histoire en ces mots :

« De toute cette grande famille, hélas ! bien peu sont restés debout. De tous mes frères et de toutes mes sœurs il ne reste plus que nous trois qui vivons encore, et qui vivrons tant qu’il plaira à Dieu, à savoir moi Albert, André mon frère, mon frère Jean. Voilà tout ce qui reste des enfants de mon père ; les autres sont morts, les uns dans la fleur de l’âge, tes autres tout petits enfants morts au sein de leur mère, qui pleurait les voyant mourir. À ces causes, et pour d’autres raisons de pauvreté et d’indigence, la vie de mon père a été bien triste, et bien malheureuse, et bien couverte de nuages. Pendant toute sa vie il n’a jamais eu pour lui, pour sa femme, pour ses enfants que le plus strict nécessaire, un pain dur et noir ar-