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LES ÉGOUTS

non digérée ; et quelle avoine, la dernière avoine d’un cheval de Montfaucon !

Au commencement de l’hiver, quand un pauvre cheval a bien travaillé tout l’été, quand il n’y a plus à faire ni semence, ni labour, le bon paysan vend son cheval à l’équarrisseur. L’équarrisseur va chercher les chevaux du paysan à dix lieues de Paris : à Essonne le cheval de labour se vend cinq francs, quatre francs à Fontainebleau. Une fois achetée, la marchandise va toute seule sans qu’on la pousse. Et faites donc des phrases sentimentales sur le laboureur ! Le laboureur est un marchand, un trafiquant, un spéculateur qui a un peu moins de cœur que les autres spéculateurs, et qui vend ses vieux chevaux quatre francs quand il ne peut pas en trouver cinq.

Pour tuer les chevaux qui ne meurent pas de faim ou de leur belle mort dans l’abattoir, quatre procédés très-simples sont mis en usage : on ouvre une veine et on souffle l’air dans