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LES ÉGOUTS

lière ne voulut plus souffrir ce terrible voisinage ; on dénonça de toutes parts ces maisons aux escaliers impraticable, ces cours sans puits, ces puits sans cordes, ces mansardes infectes où l’étudiant couchait à côté du cadavre, ces garçons d’amphithéâtre qui vendaient de la graisse humaine. En effet, une société en commandite s’était formée pour l’exploitation de cette graisse humaine : elle était employée, non fondue, à graisser les roues des charrettes ; des charlatans en faisaient des remèdes contre les douleurs ; on en vendait une grande quantité aux fabricants de perles fausses. On en trouva deux mille livres chez un seul garçon de l’école de médecine ; il y en avait un autre qui en avait rempli deux fontaines de grès. Il fallut une charrette à deux chevaux et six hommes de peine pour transporter toute cette masse de graisse humaine à la voirie de Montfaucon, où probablement elle fut mangée par les rats.

En même temps la police faisait des recher-