gauche de l’estampe, touche de ses mains la tête de la petite sainte Vierge, qu’une femme en cheveux flottants tient dans ses bras ; Dieu le Père et le Saint-Esprit paraissent dans une gloire, attendant Dieu le Fils. Morceau rare et charmant.
Puis bientôt la Vierge grandit. Après avoir fait la Vierge enfant, Albert fait la Vierge à la couronne d’étoiles, puis la Vierge au sceptre, la Vierge aux cheveux en bandelettes, la Vierge allaitant l’enfant Jésus, la Vierge assise ; toujours la Vierge, toujours elle revient dans les œuvres, dans la pensée, dans l’âme d’Albert Durer. Je ne crois pas qu’il y ait jamais eu une consécration plus puissante que la consécration donnée par l’art et par tous les artistes du monde à la sainte Vierge, la plus chaste et la plus heureuse création du christianisme : jeune fille qui a toutes les grâces de la maternité, jeune mère qui a toute la pureté de la jeune fille. Albert Durer lui a voué un culte, un zèle ardent, infatigable ; il