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ET LA SŒUR GRISE.

qu’il ne pesait l’an passé ! En perdant celui-là j’ai perdu toute ma verve poétique ; j’ai vécu au jour le jour, comme un écrivain de hasard ; j’ai fait tour à tour des drames où l’on riait et des vaudevilles où l’on versait des larmes, je me suis essayé tant bien que mal à toutes ces choses frivoles ; je me suis enivré bien souvent avec mon ami Théodore, qui est mort et qui est dans le ciel. Maintenant me voilà, plus seul que jamais, racontant mes histoires comme un homme qui radote, histoires accommodées à la tristesse des temps présents. Hélas ! où est le temps de mes courses errantes sur les toits des villes espagnoles, quand j’étais le diable boiteux !

Comme il disait ces mots le diable se leva tout droit sur cette légère barre de fer où il était à cheval.

— Qu’est devenue, lui dis-je, cette affreuse Léonore ?

— Elle est morte, reprit-il, avant 1830, en odeur de sainteté et en priant tout haut le