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LA SŒUR ROSE

lui-là aurait eu peur d’entreprendre des histoires pareilles aux vôtres. — Vous cependant, qui osez les commencer, vous ne devez pas avoir peur de les finir.

— Ainsi ferai-je, dit le diable. Donc Louise, redevenue libre, à peine échappée de cette maison fatale, s’en allait au pas de course dans son hôtel. Déjà elle revoyait son mari, et elle lui disait : Je vous pardonne… Déjà elle embrassait son fils, cet enfant qu’elle avait laissé si petit, elle tombait dans les bras de son père et elle pressait sur ses lèvres ses vénérables cheveux blancs. La pauvre femme, ainsi agitée de mille pensées qui se partageaient son cœur, ne remarquait rien de ce qui se passait autour d’elle, ni ce peuple déchaîné qui promenait en tous lieux, dans sa capitale nouvellement conquise, son insolente victoire, ni ces cris de mort qui retentissaient dans les rues, ni ces images d’une liberté funèbre arrosée de sang, ni ces planches horribles dressées sur les places publiques, attendant leur proie de