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LA SŒUR ROSE

fait le geôlier des portes d’une prison : eh bien ! pour échapper à la fureur populaire cette femme était retournée dans cette maison ; elle avait retrouvé la porte cachée qui menait dans le cachot, cette porte elle l’avait ouverte ; et sur la paille, agenouillée, priant Dieu, elle avait vu sa sœur Louise. — Je ne suis qu’un démon, ajouta le diable, et pourtant j’ai pleuré ; oui, j’ai pleuré en entendant Louise parler à sa sœur.

— Ma bonne sœur, disait Louise, je savais bien que vous reviendriez à moi et que vous ne m’aviez pas condamnée à une prison éternelle ! J’ai bien souffert, j’ai bien fait pénitence à votre place ; j’ai bien prié pour vous, ma sœur ! Combien d’années se sont passées dans ces souffrances ? Hélas ! je l’ignore, mais il me semble qu’il y a un siècle. Quand j’ai été plongée vivante dans ce tombeau j’avais un mari, j’avais un enfant : où sont-ils ?… Ô ma sœur ! ma sœur ! ô Léonore, quels crimes aviez-vous donc commis pour être condamnée