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ET LA SŒUR GRISE.

Alors elle entonna un chant de révolte qu’elle avait composé sur le rhythme d’une ode de Piron, et dont elle avait composé la musique à l’aide du De profondis, qu’elle avait parodié de son mieux. En même temps elle vidait toutes les coupes polluées par toutes ces lèvres licencieuses, elle arrachait toutes les fleurs qui voilaient encore quelques nudités douteuses ; puis, quand elle eut épuisé tous ces excès terribles, Léonore se mit à chanter et à danser en même temps. Elle avait inventé dans son cachot une certaine danse orientale dont elle avait dessiné toutes les poses avec l’exactitude luxurieuse d’une bayadère et la persévérance vindicative d’une religieuse qui sent frémir sa chair sous les coups redoublés de la discipline et des passions mal contenues. Quand elle eut dansé elle demanda où était son mari. On le lui montra couché par terre, sous l’admiration, sous l’étonnement, sous l’ivresse, ne sachant s’il était dans le songe ou dans la veille. Elle alla droit à lui, elle le