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LA SŒUR ROSE

cette retraite de la débauche, je la plaçai dans ce petit appartement reculé d’où elle pouvait tout voir et tout entendre ; et en effet elle vit ces femmes et ces hommes, elle entendit leurs tendres propos, elle comprit toute cette audace sans frein de l’esprit et du cœur ; elle eut peur de son mari, tant elle vit qu’il ressemblait à tous ces hommes. Elle restait là cependant, muette, désolée, insensible ; et j’avoue même que je ne savais plus que faire de cette femme avec son muet désespoir, quand me vint soudain une idée admirable, une de ces idées que vous appelez des idées infernales sans trop savoir ce que vous dites.

Puis, comme s’il se parlait à lui-même :

— Oui, en effet, disait-il, cela était bien trouvé, Satan ! et si tu voulais tu en ferais un beau mélodrame pour le Théâtre-Français !

— Voici, reprit-il, quel fut ce coup de théâtre. Tu te rappelles qu’à côté du petit réduit où se cachait Louise, prêtant l’oreille à cette conversation de libertins sceptiques qui mê-