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ET LA SŒUR GRISE.

s’en vient seule, à cette heure, dans cette demeure souillée, pour apprendre enfin toute l’étendue de son malheur.

— Tu ne comprendras jamais rien, dit le diable, si tu veux toujours en savoir plus long que moi. Allons donc, trêve d’esprit et d’intelligence avec moi ; ne fais pas comme ces niais qui de leur place soufflent des mots éloquents à M. Thiers quand M. Thiers est à la tribune. M. Thiers en sait plus long que ces gens-là, n’est-ce pas ? et moi j’en sais presque aussi long que M. Thiers. — Regarde maintenant, de l’autre côté du mur, du côté obscur et terrible de cette maison, une religieuse qui s’abandonne toute seule, au plus violent accès du plus affreux désespoir : elle crie, elle blasphème, elle se tord les bras de rage, elle écume !

— Oui ! oui ! m’écriai-je épouvanté. À travers ces murs épais et dans cette ombre épaisse à peine éclairée d’une lampe sépulcrale… Oh ! c’est affreux à voir et à entendre ! Cette