le poëte qui est pauvre, pour tout homme qui est seul, pour la vieille femme qui n’a plus personne à aimer, même en espoir, il n’y a plus qu’un seul secours, un seul ami, un seul camarade, un seul enfant, leur chien.
On peut donc à coup sûr juger de l’homme par le chien qui le suit. S’il en est ainsi, vous aurez une bien triste idée du bourgeois de Paris en voyant les chiens qu’il achète. Pour aimer de pareils chiens il faut avoir perdu toute idée d’élégance, toute sensation, tout odorat, tout besoin de beauté et de forme. Le caniche du Pont-Neuf, à mon sens, est une espèce de honte pour un peuple qui a quelques prétentions artistes. Le caniche est, en effet, le fond de tous les chiens parisiens.
J’entends le caniche bâtard. C’est un animal dont on fait tout ce qu’on veut, un domestique d’abord ; et le Parisien a tant besoin de domestiques que, ne pouvant les prendre aux Petites-Affiches, en achète, sur le Pont-Neuf, un écu. Il s’en va donc sur le Pont-