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UNE NUIT

clave pour avoir le droit de sauver des hommes libres.

Nous entrâmes en effet. Nous étions seuls. Le vestibule était de marbre ; une savante mosaïque déroulait à nos pieds mille peintures riantes, et le plafond doré était éclairé par les restes mouvants d’une lampe à quatre becs suspendue à une longue chaîne de bronze. Déjà nous frappions à une seconde porte quand Éros eut pitié de nous :

— Imprudents nous dit-il, n’allez pas plus loin ! vous tomberiez parmi les gardes de la Reine et sous tes flèches de ses archers. Il ne tiendrait qu’à moi de vous punir de m’avoir espionné toute une nuit ; mais mon noble maître Marc-Antoine m’a appris qu’il était doux de pardonner… Écoute, me dit-il d’un ton solennel de commandement, mets à terre ce tapis, déroule-le doucement, et tu comprendras, malheureux, à quels périls tu t’exposais !

J’obéis, je plaçai mon fardeau par terre, et, prenant par les deux mains l’extrémité de la