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DANS ALEXANDRIE.

ros je marchais toujours à ses côtés. D’ailleurs mon fardeau n’était pas sans charmes : c’était un poids léger et inoffensif, quelque chose d’inanimé, mais, autant que je pouvais le comprendre, avec des formes charmantes et cette douce et pénétrante chaleur qui donnerait des forces au plus faible. Nous repassâmes devant la caserne.

— Est-ce là qu’il faut entrer, demandai-je à Éros ?

— Par Apollon disait Éros, pas à présent : il fait trop jour, tu ferais reculer le soleil !

En effet le jour était arrivé ; et quand nous fûmes en présence du palais de la Reine, nous pûmes le voir distinctement, enveloppé de la blanche lumière du matin comme un cadavre dans un linceul. Arrivés près de la porte, Éros se retourna vers nous :

— Il en est temps encore, nous dit-il : rendez-moi mon fardeau et vous êtes sauvés.

— Nous entrerons, Éros, reprit le brave Scaurus, et nous verrons si tu es assez es-