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DANS ALEXANDRIE.

ments ne m’auront pas trompé : c’est à Enobarbus que restera ce beau tapis.

Mais le tapis et l’esclave reparurent quelque temps après, et ils se dirigèrent dans un quartier tout opposé, chez Mécènes, le favori d’Auguste. Caché à Alexandrie, Mécènes méditait en secret la ruine d’Antoine. Mécènes n’était pas encore ce que je l’ai vu depuis ; gros, gras et lourd, tout parfumé des odes louangeuses d’Horace et des apothéoses de Virgile : c’était alors tout simplement un diplomate à la main blanche, avec le bout de l’oreille déjà rouge, les lèvres roses, mais, du reste, d’un embonpoint très-décent, et qui, de nos jours, n’eût pas outrepassé les bornes d’un fauteuil de conseiller d’État.

— Je n’y comprends plus rien, dis-je tout bas à mon compagnon.

— Ni moi non plus, reprit-il. Ce sont de trop grands seigneurs pour conspirer par l’entremise d’un eunuque. Quant au tapis, à quoi