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UNE NUIT

Il portait sur ses épaules un tapis de Perse d’un volume assez considérable, et roulé avec soin. Nous fûmes curieux de savoir à qui ce tapis pouvait s’adresser ; peut-être était-ce un présent que la Reine envoyait à quelque capitaine romain. Nous suivîmes donc presque sans le vouloir le tapis et l’esclave : ils entrèrent d’abord chez un devin célèbre par ses prédictions et son inflexible savoir.

— Vous verrez, me dit Scaurus, qu’il s’agit de quelque enchantement, d’un philtre amoureux sans doute.

Et il levait les épaules comme un homme qui ne croit ni aux astres ni à leur influence puissante.

Bientôt l’esclave et le tapis reparurent, et nous les suivîmes toujours. Nous les vîmes entrer dans la tente d’Enobarbus. Enobarbus était l’intime ami d’Antoine, un glouton et jovial compagnon de ses guerres et de ses plaisirs.

— Par Jupiter ! m’écriai-je, mes pressenti-