défendu de toutes parts, et appuyé sur cette même tour au sommet de laquelle Antoine fut enlevé, frappé d’un coup mortel. Tout était silencieux dans le palais ; pas une lumière qui indiquât un de ces festins somptueux dont chaque toast était annoncé à la ville par des fanfares comme s’il se fût agi d’un triomphe ; c’était une nuit de paix et de calme comme au temps de Ptolémée, une de ces nuits silencieuses comme si César, enveloppé dans l’ombre et se cachant à tous les regards par un dernier respect pour le sénat et le peuple romain, eût dû venir le soir même et sans bruit visiter cette voluptueuse reine d’Asie qu’il avait tant adorée !
Cette nuit sans orgie nous surprit quelque peu et nous étions encore à chercher en quels lieux se divertissait l’Empereur lorsqu’à l’angle du palais nous aperçûmes une petite porte qui s’ouvrit lentement. Bientôt après un esclave en sortit ; il referma la porte avec précaution, après quoi il se dirigea vers la ville.