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UNE NUIT

en mourant : cependant il me semble souvent que je le vois encore, enveloppé de son manteau, chargé d’une longue barbe noire, se promener à grands pas sous les portiques en récitant tout ce qu’il avait ajouté à la République de Platon, tout ce qu’il savait du même traité de Cicéron, que le temps a fait disparaître et que peut-être un jour je retrouverai dans mes papiers ; sans compter qu’il avait toujours présentes les belles pages d’Aristote contre la tyrannie, et en particulier contre ces hommes sortis de la classe des démagogues, forts de la confiance du peuple à force d’avoir calomnié les hommes puissants[1]. Ainsi armé, et m’écrasant de l’exemple de Phidon à Argos, de Phalaris dans l’Ionie, de Pisistrate à Athènes, de Denys à Syracuse, mon stoïcien sortait souvent vainqueur dans nos disputes de chaque jour ; car pour moi, peu jaloux de m’appuyer d’exemples passés et de rappeler ces grandes monar-

  1. Aristote, De la Politique.