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ET LA SŒUR GRISE.

sée : — Oh ! me dit-il, tout ce que tu voudras, excepté cela. Non, ce n’est pas moi qui te raconterai tout ce qui s’est passé il y a cinq ans dans ce palais aujourd’hui si calme ; non, ceci n’est pas une histoire en l’air qui se raconte de diable à homme ou d’homme à diable ! Il y a dans un pareil récit trop de dangers pour que moi-même je les veuille affronter. Un trône perdu, et ce trône est le trône de France ! un vieillard qui s’en va mourir au loin dans un si triste exil !! Marie-Thérèse d’Angoulême, une sainte qui est sur la terre et qui m’a fait pitié à moi-même ! et enfin un enfant, un pauvre enfant chassé de ces bosquets comme la feuille jaunie de l’automne !… Non, je ne te raconterai pas toutes ces douleurs mais parlons d’autre chose si tu veux.

Ainsi parlant, le diable détournait la tête des hauteurs de Saint-Cloud, où ma pensée l’avait porté malgré lui (il y a des pensées si étranges, des désirs si violents qu’ils sont plus puissants que le diable). Moi, à mon tour,