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MON VOYAGE

est peint, tout cela est éclatant et riche, ingénieux et plein de goût, et jamais on ne dirait, à tout voir, que le propriétaire est à soixante lieues de sa maison, occupé à régner ; mais, à dire vrai, le château ne sera complet que lorsqu’on aura rendu à chacun de ces siècles les meubles qui lui sont propres. De grâce, achevez cette œuvre si bien commencée. Préservez-nous de l’anachronisme, ce fléau des grands monuments ; laissez à chaque siècle sa physionomie et son caractère particulier ; par exemple, faites qu’on rende au vieux Rollon ses ameublements en bois de chêne, ses lourdes sculptures et ses massives armures que le roi François Ier amène avec lui ses ciselures élégantes, son argenterie sans prix, ses riches sculptures et ses beaux velours ; Louis XIV aura pour lui les meubles de Boule aux incrustations magnifiques ; quant au Régent et à Louis XV, ces heureux de la terre, ils auront en partage les tapisseries des Gobelins, les