de ruines ? quelle main a balayé tous ces décombres ? comment ont-elles pu se relever encore une fois de tant de révolutions et de tant d’orages ces nobles pierres brisées et dispersées au loin ? comment chacune de ces générations, tant de fois anéanties, a-t-elle retrouvé sa place dans ces tombeaux et sur ces murailles ? comment se fait-il qu’on revoie encore ces écussons debout, ces héros, ces femmes, ces neuf siècles debout encore, dans le château debout encore ? C’est là un de ces miracles de la patience, du courage et de la volonté, qu’on ne saurait ni comprendre ni trop admirer. Vingt propriétaires comme le propriétaire actuel du château d’Eu, et la vieille France serait encore sous nos yeux dans ce qu’elle avait de grandeur, de génie, d’éclat et de majesté.
Ce n’est pas que, même au château d’Eu, tout soit complet encore. Il est vrai que rien ne manque ni aux murailles, ni aux plafonds, ni sur les murs tout cela est doré, tout cela