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MON VOYAGE

sourire est sur toutes les lèvres, l’espérance est sur tous les visages ; tous les cœurs sont tranquilles, tous les fronts sont sereins. Dites-moi, s’il vous plaît, qui règne là-bas sous ces ombrages frais, dans ces riantes campagnes, sur ces heureux hameaux : c’est la vertu sous les traits du duc de Penthièvre, trente-troisième et dernier comte d’Eu.

Arrêtons-nous ici, car bientôt toutes ces têtes vont disparaître sous la hache tranchante des révolutions. Grands noms, valeur, beauté, vertu, génie, rien ne vous sauvera, vous, les maîtres de la société française. Que de têtes sont tombées sur l’échafaud ! Parmi toutes ces belles têtes, contemplez la plus belle, la plus jeune, la plus charmante de toutes, Louise de Lamballe : son père, le duc de Penthièvre, meurt d’épouvante ; et sa fille, l’enfant de son adoption, qui pourrait dire, qui oserait dire comment elle est morte ?

Illustre maison, si remplie de grandeurs évanouies ! Quelle puissance l’a arrachée à tant