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MON VOYAGE

dentelle et au velours ; toute une génération nouvelle remplace les vieilles générations descendues au cercueil. La main de Mademoiselle se fait sentir encore aujourd’hui dans ces jardins qu’elle a agrandis, dans ce pavillon qu’elle a élevé, dans ce palais qu’elle a augmenté ; c’est elle qui vraiment a fondé cette maison nouvelle, si habilement réparée par son petit-neveu. Femme à plaindre s’il en fut ! Destinée à tous les rois de l’Europe, et ne pouvant appartenir à un officier de fortune ; amoureuse à quarante ans d’un jeune fat qui la méprise ; donnant tous ses biens au fils de Mme de Montespan pour racheter la liberté de M. de Lauzun ; puis mourant dans une résignation toute chrétienne, en pardonnant de loin à celui qu’elle avait tant aimé : voilà l’histoire de cette noble dame. Or, comme il est vrai qu’une passion véritable vivra plus longtemps dans le souvenir des hommes que les plus beaux faits d’armes, le nom de Mademoiselle est le premier nom qui vous