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MON VOYAGE

seaux fleuris qui murmurent doucement à vos pieds ; plus loin, au milieu d’un étang, voyez nager ce cygne féroce entouré de sa famille : c’est le seul animal redoutable de cette maison, où vous n’entendez pas un chien aboyer dans la cour, où vous ne voyez pas un fusil reluire au soleil. Ainsi ce grand parc se divise en deux parties bien distinctes : là-haut les grands arbres, et les majestueuses allées, et la vue magnifique de la mer ; là-bas les sentiers tortueux, les ruisseaux limpides, le lac transparent, le grand silence. Là-haut se promenaient les vieux comtes dans leur majesté presque royale, qui ne les quittait jamais ici se promènent les rois-citoyens dans tout le laisser-aller de leur majesté populaire. Mais où sont les maîtres de ces beaux lieux ? et comment les reconnaître ? et à quels insignes ? Comme ainsi je pensais, j’aperçus sur le bord du ruisseau, à demi cachés par les saules du rivage, et dans une grande barque, quatre à cinq jolis enfants blonds et rieurs.