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LA SŒUR ROSE

vous donc pas appris que César fatiguait quatre secrétaires ?

Tel autrefois César en même temps
Dictait à quatre en styles différents.

Tout beau donc laissez-moi en repos me raconter à moi-même les belles histoires que je sais tout bas dans mon cœur ; et, si vous avez du temps à perdre, allez réveiller votre secrétaire Théodore, qui dort sur ses deux oreilles et sous quelque table de cabaret à l’heure qu’il est.

— Là ! là ! dit le diable avec cet air goguenard que vous savez, ne nous fâchons pas si rouge ! est vrai que j’aime mon ami Hoffmann. C’est un puissant esprit qui lutte avec moi de finesse et de naïveté, et qui n’a jamais tremblé ; je ne connais pas d’homme qui prenne plus au sérieux les récits les plus épouvantables ; il aime l’odeur du soufre comme d’autres l’odeur de la rose. Enfin je l’aime ; mais toi, mon fils, je ne te hais pas non plus.