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MON VOYAGE

ses grandeurs évanouies. Jamais, que je sache, on n’a porté plus loin le respect pour les générations éteintes. En vain ce château a subi les ravages de 93 ; en vain a-t-il été dévasté, ravagé, pillé, ruiné : une main toute-puissante a relevé ce qui était tombé, a réparé ce qui était ravagé, a retrouvé ce qui était volé. Il a fallu une volonté bien entière et bien ferme pour tirer ainsi une seconde fois de néant ces anciens comtes d’Eu morts depuis si longtemps, et si souvent arrachés de leurs tombeaux de marbre ou de leurs cadres d’or.

Et pourtant, si vous le voulez bien, je puis vous la raconter en détail cette noble maison féodale, certes rare et curieux monument des temps antiques. D’ailleurs l’époque où je la visitai est une époque si solennelle que je conserve tous les détails de cette visite. Écoutez donc.

Le 29 juillet 1836, il me semble que c’était hier, j’étais donc de grand matin sur la route du château d’Eu. C’est une vieille cité nor-