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À BRINDES.

d’Ango qui garde les vaches. Un chef-d’œuvre comme cette chanson être effacé, à peine inscrit sur les murailles ! Ô vanité des chefs d’œuvre des hommes ! Ce qui doit vous consoler quelque peu, mon cher poëte, c’est la vue même de ce château, où fut reçu le plus brillant roi de l’Europe, et dans lequel le dernier gendarme ne voudrait pas coucher. Votre chanson aussi a passé, il est vrai, mais le manoir d’Ango est en ruines. Que ces deux grands débris se consolent entre eux, d’autant plus que, s’il y a encore six fenêtres du vieux manoir, il y a encore trois vers de votre chanson sur les murs. En effet, on y lit encore très-clairement le refrain :

Et qui tut fait : oh ! oh !
Comte d’Ango !

Et à propos de ces ruines, qui ne sont même plus des ruines et qui ressemblent si fort à ce quelque chose qui n’a plus de nom dans aucune langue, dont parle Tertullien ; à pro-