le chien n’aboya pas, et la bonne femme nous apprit, sans se moquer de nous, que ce n’était pas ici le manoir d’Ango, que c’était la maison d’une pauvre veuve, dont la fille unique était morte à dix-sept ans, il y avait, un an à peine ; que la maison ne contenait rien de curieux : en effet, quoi de plus commun qu’une mère qui pleure son enfant ? et qu’enfin le manoir d’Ango était là-bas, derrière ces grands arbres, « en suivant ce sentier que vous voyez, messieurs, et tout droit devant vous. »
Vous vous souvenez que notre ami Roger de Beauvoir, qui dessine comme il écrit, toujours en riant de ce rire sans méchanceté et sans envie qui lui va si bien, m’avait rapporté du manoir d’Ango un très-flamboyant dessin, où il avait fait de ce manoir la ruine la plus magnifique et la mieux conservée. Rien n’y manquait, ni les festons, ni les astragales, ni les écussons sur la pierre. Après cela fiez-vous aux dessins de vos amis ! il n’y a plus de ce vieux château ruiné que six fenêtres, qu’on