Page:Janin - Les catacombes, tome 2.djvu/153

Cette page a été validée par deux contributeurs.
146
MON VOYAGE

bien humides et le cœur bien ému ; et certes il y a de la gloire à la faire pleurer celle-là, car elle est bien souffrante et bien triste et bien habituée à toutes les émotions douloureuses. Mais, vous-même, avez-vous lu le Conseiller d’état ?

Voilà pour le personnel des bains de mer. Il faut y joindre encore le docteur Gaudet, dont je vous ai déjà parlé, qui est bien le meilleur des jeunes médecins ; et aussi plusieurs jeunes gens qu’avait amenés là la fantaisie, cette reine des grands et des artistes : M. Flers, l’excellent paysagiste ; le jeune, patient et grand coloriste Cabat, qui bientôt n’aura pas d’égal, et ce musicien norwégien que vous avez entendu à l’Opéra, qui s’appelle Olcc B. Bull. C’est un merveilleux artiste. Il a trouvé encore une nouvelle manière de jouer du violon après tant de grands maîtres ; son violon est tout un orchestre : il chante, il pleure, il a le délire, il est gai jusqu’à la folie, il est triste jusqu’à la mort. Ce Norwégien, qui a vingt-